Monday, December 8, 2008

Créatine-kinase (CK) ou créatine‑phosphokinase (CPK)

La créatine-kinase (CK) est une enzyme très répandue dans le muscle, le myocarde et le cerveau. Elle est formée de deux sous-unités M (muscle), et B (brain) qui sont à l’origine de trois iso- enzymes : MM (muscle squelettique), BB (cerveau), MB (myocarde).


Précautions de prélèvement:


Bien que les globules rouges ne contiennent pas de CK éviter l’hémolyse qui, libérant de l’ATP, fausse le dosage. Faire le dosage dans l’heure qui suit le prélèvement car l’activité enzymatique est très labile.


Valeurs usuelles:


Variables avec la technique utilisée et aussi avec le sexe. Se renseigner auprès du laboratoire. Avec les méthodes recommandées par la Société française de biologie clinique à la température de 30 °C : de 15 à 150 UI/L chez l’adulte. Attention : une injection intramusculaire est susceptible de multiplier par 2 ou par 3 les valeurs normales.


Clinique


• Infarctus du myocarde

• Maladies musculaires

• Autres circonstances




  1. Infarctus du myocarde:
En cas d’infarctus du myocarde, l’isoforme MB (retrouvée en grande quantité mais non majoritairement dans le myocarde) s’élève dès la 4 e heure, en même temps que les transaminases, atteignant son maximum vers la 24 e heure (10 fois la normale en moyenne) pour revenir à la normale dès la 48 e heure. La quantité d’enzymes libérées est corrélée avec la taille de l’infarctus. L’élévation des CK est moins précoce que celle des troponines qui sont en outre plus spécifiques. Aussi le dosage des troponines est-il aujourd’hui préféré.

Valeurs normales de la CK MB : dosée par une méthode fonctionnelle : < à 20 UI/L ; dosée par une méthode pondérale à l’aide d’anticorps monoclonux : moins de 7 µg/L.


2. Maladies musculaires:

Dans les myopathies et surtout la maladie de Duchenne, les CK MM sont très augmentées (50 à 100 fois la normale) mais cette élévation n’est pas requise pour le diagnostic. La maladie est récessive, liée à l’X, transmise par la mère. Elle débute à l’âge de 2-3 ans par des chutes. Elle se traduit par un déficit musculaire prédominant à la ceinture pelvienne et aux membres inférieurs donnant une démarche dandinante. Les mollets sont hypertrophiés. L’élévation des CK est précoce, présente chez les garçons nouveau-nés. L’élévation des CK est moins marquée dans la maladie de Landouzy-Déjerine ou dystrophie musculaire facio-scapulo-humérale, maladie familiale à transmission autosomique dominante se traduisant par une faiblesse des muscles du visage qui diminue la mobilité faciale et des muscles de la ceinture scapulo-humérale qui projette les épaules en avant en faisant saillir les omoplates. Au cours des maladies musculaires inflammatoires, polymyosites et dermatomyosites, les CK sont nettement augmentées et leur dosage permet de suivre l’évolution sous traitement. Les polymyosites se manifestent par un déficit douloureux des ceintures. Les dermatomyosites se traduisent en outre par un érythème péri-orbitaire en lunette, un érythème douloureux et squameux de la sertissure des ongles ou de la face d’extension des articulations.


3. Autres circonstances

De nombreuses situations pathologiques peuvent élever : les CPK MM : traumatismes musculaires, chutes, delirium tremens, crise comitiale généralisée, hypothyroïdie, exercice physique extrême ; les CPK MB : défibrillation, chirurgie ; les CPK BB : embolies et thromboses cérébrales.

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