Une concentration élevée d´IGF1 est associée à un sur-risque de cancer de la prostate
Roddam AW et al. Insulin-like growth factors, their binding proteins, and prostate cancer risk : analysis of individual patient date from 12 prospective studies. Ann Intern Med 2008 ; 149 : 461-471. Pr Philippe Chanson On s´interroge depuis de nombreuses années sur la relation entre les facteurs de croissance et la survenue de cancers, en particulier du cancer de la prostate. Dans la population générale, les IGF, principaux effecteurs de l´hormone de croissance, sont, à l´intérieur des normes ajustées à l´âge, à des concentrations variables d´un individu à l´autre et certaines études épidémiologiques ont suggéré un lien entre le niveau individuel d´IGF1 dans la population et le risque d´un certain nombre de cancers. Cependant, d´autres études ne l´ont pas confirmé.Un article d´Ann Intern Med reprend cette problématique à partir des études publiées dans la littérature sur l´association, dans la population générale entre le niveau d´IGF1 ou des protéines porteuses des IGF et le risque ultérieur de cancer de la prostate. Pour cela, ils ont sélectionné toutes les études qui avaient analysé de façon prospective niveau d´IGF et risque de cancer de la prostate et ont repris toutes les données individuelles avec l´aide des investigateurs afin de les analyser de manière globale. L´étude a inclus des données concernant 3 700 hommes ayant un cancer de prostate et 5 200 témoins. En moyenne, les patients avec cancer de la prostate avaient 61 ans et demi au moment du prélèvement sanguin et ont eu un diagnostic de cancer 5 ans après le prélèvement sanguin. Plus la concentration d´IGF1 était élevée, plus le risque de cancer de la prostate ultérieur était élevé (odds ratio du quintile supérieur versus le quintile inférieur = 1.38, IC 95 % 1.19-1.60, p < 0.001 pour la tendance). Ni les concentrations d´IGF1, ni les concentrations d´IGFBP2 n´étaient associées au risque de cancer de la prostate. L´IGF1 et l´IGFBP3 étaient corrélées (r =0.58) sans qu´il y ait, semble-t-il de lien direct entre la concentration d´IGFBP3 et le risque de cancer de la prostate. La concentration d´IGF1 semblait associée à des tumeurs de bas grade par rapport aux tumeurs de haut grade. Sinon, l´association entre les IGF et les IGFBP et le cancer de la prostate n´avaient pas d´hétérogénéité statistiquement significative en fonction du stade de la maladie, du temps écoulé entre le prélèvement et le diagnostic, de l´âge ou de l´année au diagnostic, du niveau de PSA au début de l´étude, de l´indice de masse corporelle, du tabagisme ou de la prise d´alcool. Comme le soulignent les auteurs, cette étude a des limitations : l´IGF1 n´a été mesurée qu´une seule fois pour chaque participant et les méthodes de laboratoire pour mesurer l´IGF1 étaient différentes d´une étude à l´autre. Quoi qu´il en soit, il semble bien que des concentrations élevées d´IGF1 sont associées à une augmentation modérée du risque de cancer de la prostate.
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